Bhāskara II, dit Bhāskarācarya (le maître Bhāskara), est un mathématicien indien du xiie siècle.
C'est par cette strophe, qui se trouve à la fin de son œuvre, que nous savons l'année de naissance de Bhāskara et celle de l'achèvement de la composition de son ouvrage principal : le Siddhāntaśiromaṇi. L'année 1036 de l'ère śaka correspond à l'année 1114 de notre ère.
Bhāskara nous donne, ensuite, d'autres renseignements sur lui.
La ville de Vijjaḍaviḍa n'existe plus, du moins sous ce nom, et elle n'a pas été, à ce jour, identifiée. Les monts Sahya, seuls, nous sont toujours connus, au nord de la Godāvarī, au nord d'Aurangabad, ils recèlent le site d'Ajanta.
À l'écart d'un village situé à l'ouest de ces monts, Pāṭṇādevī, on a découvert, au milieu du xixe siècle, une stèle, gravée dans le soubassement d'un temple, portant une inscription qui commémore l'inauguration d'une école fondée par le propre petit-fils de Bhāskara et consacrée à l'enseignement des œuvres de celui-ci.
Voici le début de cette inscription :
Malgré un style propre à ce genre de célébration, nous pouvons nous
faire, grâce à celle-ci, une idée de ce qu'était l'éducation d'un
lettré indien :
Philosophie, citée par trois de ses systèmes : la
Mīmāṃsā, selon ses deux écoles — Bhāṭṭa et
Prābhākara —, le Sāṃkhya et le Vaiśeṣika.
Connaissance parfaite des Veda, indispensable à la formation
d'un paṇḍit.
Étude des traités de rituel : Tantra.
Connaissance des arts pratiques et des beaux-arts.
La liste se termine par le jyotiḥśāstra (l'enseignement sur les
astres), désigné ici par une périphrase : les trois branches qui
débutent par l'astronomie. Selon la Bṛhatsaṃhitā, les sciences
astronomiques sont divisées en trois branches qui sont : la
saṃhitā (présages), le gaṇita (astronomie) et la
horā (astrologie).
L'inscription se poursuit avec une généalogie des Yādava de Devagiri, famille régnant sur la région,
puis celle de la famille de Bhāskara, les Śāṇḍilya.
Elle se termine par la mention de la destination de cette école et un
vœu de protection par les rois à venir des biens qui ont été octroyés
pour sa fondation.
Le principal ouvrage de Bhāskara s'appelle le Siddhāntaśiromaṇi, le diadème sur le Siddhānta. Le mot siddhānta signifie la conclusion d'un raisonnement et a fini par désigner les œuvres mathématiques et astronomiques. Le siddhānta sur lequel Bhāskara pose un diadème est le Sūryasiddhānta, le siddhānta du soleil (sūrya). C'est une œuvre d'astronomie dont la date est incertaine — sans doute le vie siècle — et l'auteur inconnu; les indiens lui attribuaient un auteur divin : le dieu soleil lui-même.
C'est une œuvre traditionnellement divisée en quatre parties :
Bhāskara a encore écrit un commentaire (ṭīkā) sur son Siddhāntaśiromaṇi : la Mitākṣarā ou Vāsanābhāṣya et un commentaire sur le Śiṣyadhīvṛddhidatantra, ouvrage d'un astronome du huitième siècle : Lalla. Sa dernière œuvre connue est le Karaṇakutūhala, daté de 1183, c'est un traité sur le mouvement des planètes.
Nous ne savons ni le lieu, ni la date de sa mort.